Days are where we live, 2021
L'espace occupé par Gina Proenza est obstrué d'un boulier catastrophique. Si l'on s'arrête sur sa connotation marchande, celui-ci est aussi peu fonctionnel qu'une vitrine vide. Toutefois le titre de l'œuvre déplace la question au-delà du commentaire sur l'échec capitaliste. L'artiste a associé cet abaque avec un vers du poète anglais Philip Larkin (1922-1985) qui l'apparente à un calendrier: Days are where we live. Il s'agit alors moins de remâcher la rengaine sur le temps et l'argent que d'insister sur l'idée d'habiter l'instant plus que l'espace.
David Lemaire
Texte complet / #ginaproenza
Gina Proenza, née en 1994 à Bogotá (Colombie), vit et travaille entre Lausanne et Genève. Diplômée d’un Bachelor en Arts Visuels de l’ECAL en 2017, elle a vécu en Colombie, en France et en Belgique avant de s’établir en Suisse en 2013. Le travail de Gina Proenza tisse micro- et macro- histoires à la manière d’une collection. Ses recherches font chevaucher littérature, science, légendes et anthropologie, permettant de relier à la fois des références amérindiennes à des mythes populaires européens que d’évoquer la sculpture minimale à travers des dispositifs empruntés au théâtre. Ses œuvres sculpturales — moulures en plâtre, constructions en bois, anatomies en céramique ou objets motorisés — explorent autant l’histoire des formes que leurs dramaturgies scéniques et narratives. En parallèle, Gina Proenza est aussi programmatrice d’expositions. Après avoir fondée et dirigée avec Iseult Perrault l’artist-run-space Pazioli, (2015-2017), elle est actuellement programmatrice de l’espace d’art Forde à Genève, en co-direction avec Varun Kumar et Tristan Lavoyer.
©Isabelle Meister (portrait)
©Thomas Maisonnasse
La vitrine a été mise à disposition par Livit
Gina Proenza
la fouilleuse des légendes