semi senza essenza (incertae sedis), 2021
Les recherches artistiques de Viola Poli sont centrées sur des matières organiques et fluides, sur le potentiel des vies résistant à la domination humaine et qui paradoxalement se développent dans un milieu ordonné par cette dernière. L’artiste s’intéresse ainsi à la coexistence de multiples organismes dans un même espace. Par l’assemblage, la cohabitation, la contamination, la confrontation parfois, les objets et matières qu’elle juxtapose évoluent au fil du temps, entrent en relation; les uns recouvrent les autres, les dissimulent ou les absorbent, d’autres se propagent de manière incontrôlée ou se figent. Ce panachage construit des ambiances dystopiques ou au contraire pleines de vies en latence.
Marie-Eve Knoerle
Texte complet / @vi.iola
Viola Poli a grandi au bord du lac de Lugano. Elle quitte ensuite le Tessin pour effectuer des études d'abord en pédagogie puis en art à la Haute école d'art et de design de Genève. Après une formation de trois ans en sculpture et installation avec un semestre à Leipzig, elle suit le programme de master en pratiques artistiques contemporaines – Work.Master. Les lieux industriels, urbains et du quotidien ont été dès le départ le centre de son intérêt. Mais c'est au cours des deux dernières années qu'elle s'est intéressée à ces lieux, changeant de point de vue, en prêtant attention aux organismes résistant à la domination humaine et à ces formes de vie parallèles. Avec une approche de l’ordre du sensible la pratique de Viola Poli parcourt différents procédés et médiums tels que l’assemblage, la récupération d’objets ou la céramique. Elle explore les stades intermédiaires de la matière en laissant les matériaux suivre leur transformation naturelle et sortant du contrôle de la part de l’artiste. L’espace d’exposition devient souvent matière de travail autant que les autres éléments.
©Isabelle Meister (portrait)
©Thomas Maisonnasse
Arcade mise à disposition par BVK et Naef Immobilier
Viola Poli
la glaneuse des intensités